Mala Vida / Marc Fernandez

... C'EST QUOI L'HISTOIRE ?

L'Alliance pour la Majorité Populaire (AMP) vient de remporter les élections en Espagne. C'est la liesse pour une partie de la population, la soupe à la grimace pour l'autre camp. A Madrid, un jeune conseiller municipal, futur ministre dans le gouvernement à venir, rentre chez lui. Seul. Dans une voiture, une femme l'attend en fumant cigarette sur cigarette. Elle a un flingue, dissimulé sous un journal, qui l'attend sur le siège passager.

Un homme va mourir. Puis, encore un homme. Et encore un autre. Une femme aussi... Quand cela cessera-t-il ? Qui les tue ? Et pourquoi ? Car tous ces meurtres ressemblent plus à des exécutions qu'à l'oeuvre d'un tueur en série. Un journaliste de radio, Diego Martin, plutôt très à gauche, se retrouve peu à peu mêlé à cette histoire qui rejoint la grand Histoire, celle de l'Espagne franquiste et d'un passé toujours pas digéré avec ses zones d'ombres et ses fantômes qui viennent réclamer leur dû.

... ET C'EST COMMENT ?

Intriguant, ce premier roman de Marc Fernandez (journaliste, fondateur de l'excellente revue Alibi) accroche rapidement le lecteur avec des personnages truculents (Diego le journaliste vaguement anar, Ponce le magistrat rebelle au pouvoir, Ana transsexuelle devenue détective astucieuse, comme échappée d'un film de Pablo Almodovar...). Si le thème ne paraît pas si neuf (les bébés "volés" sous la dictature de Franco...), déjà abordé par exemple récemment par Frank Thilliez (dans "Angor"), le traitement est nouveau. Celui d'une vengeance implacable sur fond d'imbroglio politique. L'écriture est agréable mais il manque une étincelle dans cette intrigue très balisée où l'on connaît le coupable très/trop rapidement, et l'on entrevoit aussi trop vite ses motivations (sans vraiment d'ailleurs les comprendre). L'intrigue se déroule ensuite, sans grande surprise. Et c'est dommage ! Comme si le format trop court de ce polar (279 pages) avait limité les ambitions de l'auteur. En conclusion, je suis un peu resté sur ma faim d'autant que l'on ne sait pas trop quoi penser de l'épilogue alors que le processus de la vengeance enclenchée par le tueur n'a rien résolu, ni été jusqu'à sa conclusion. Un premier roman facile à lire, et un auteur à suivre.

Frédérick Rapilly

Cote d'amour = 65 %

POLICIER. "Mala Vida", Editions Préludes, 279 pages, 13,60 Euros

Mala Vida / Marc Fernandez
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