Le Chant du Bison Antonio Perez Henares

CHRONIQUE (2022). Le premier roman traduit en français d’un spécialiste de la Préhistoire qui raconte ici, via des destins singuliers, Homo sapiens a finir par assimiler ou faire la peau à Homo neaderthalensis, pourtant sacrément plus costaud.

 

… C’EST QUOI L’HISTOIRE ?

Retour vers le passé, et même le très passé puisque ce Chant du Bison se déroule pendant la Préhistoire. Il y a fort longtemps donc (entre 30 et 40 000 ans avant notre ère), vivaient, ou plutôt cohabitaient, sur un vaste territoire englobant le sud-ouest de la France et une partie de l’Espagne, deux peuples : l’un connu notamment sous le nom des Premiers Hommes (Homo neanderthalensis), l’autre sous celui des Peaux Noires (Homo sapiens). Un guerrier au sang-mêlé que l’on appelle Terre d’Ombre va devenir peu à peu le chef des premiers, tandis que celui que l’on surnomme Chat-Huant, puis plus tard, en raison de ses exploits, L’Homme-Baleine, va s’imposer à la tête des seconds, dirigeant un nouveau clan au sein des Peaux Noires, dit des Errants. Un jour, ils devront s’affronter pour la survie de ceux qu’ils aiment. Lequel s’imposera ? Lequel survivra ? Mais au début de cette passionnante saga préhistorique, le jeune Chat-Huant n’est encore qu’un jeune padawan curieux et avide de savoirs. L’annonce de l’arrivée d’un voyageur, un shaman disposant de connaissances glanées au cours de ses voyages, va bouleverser son destin et l’entraîner dans un périple qui le verra passer de l’enfance à l’état d’adulte…  

 

… ET C’EST COMMENT ?

Dans la lignée de La Guerre du Feu, l’écrivain et journaliste espagnol Pérez Henares signe ici un immense roman d’aventures qui vous transportera aux temps où Sapiens et Néandertaliens se côtoyaient… Et s’affrontaient parfois à mort pour perpétuer leur lignée. OK, l’écriture n’est pas « whaou, whaou », privilégiant une forme de simplicité, voire de rudesse, mais en évitant de faire des effets de manche, ou plutôt de plume, Henares trace sa route et nous entraîne avec lui. On est tour à tour dans la peau de Chat-Huant, puis de Terre-d’Ombre, à ressentir leurs tourments, leurs joies, et aussi leurs difficultés à survivre dans un environnement où pour manger de la viande, il faut parfois affronter un ours, ou un mammouth, armé d’un simple bâton avec au bout une pierre taillée. Le livre fait surtout ressentir la précarité de ces existences et s’attache à faire comprendre comment Homo sapiens a peu à peu supplanté, assimilé ou éradiqué Homo neanderthalensis, concurrencé sur ses propres zones d’habitation, de cueillette et de chasse. Recommandé.  

 

Frédérick Rapilly

 

Cote d’amour = 80 %

 

Roman. Éditions J’ai Lu, 599 pages, 8,90 E

 Le Chant du Bison Antonio Perez Henares
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