VINDICTA / CEDRIC SIRE
-
... C'EST QUOI L'HISTOIRE ?
Il s'agissait d'un petit braquage chez un bijoutier dans le sud de la France. Toulouse, exactement. Un petit truc qui semblait bien organisé. Fric frac, l'affaire dans le sac. A la manoeuvre, Damien, Elie, Audrey et Driss. Pas bien méchants, vivants encore chez leurs parents pour certains. Ils pensaient avoir déniché leur petite affaire du siècle et régler ainsi tous leurs problèmes. Ils ont des flingues à la main pour ce braquage. Pour faire peur. Mais il suffit d'un grain de sable, deux, trois... Et tout part en vrille. Une voiture volée, une Clio, qui roule sur le trottoir. Un choc. Un blessé ou un mort ? Et le début d'une vengeance. Une vengeance terrible. Un "monstre" a été réveillé. Et quasi spectateur, il y a ce flic, Olivier Salva. Un jour, il a merdé. Et depuis, personne ne lui fait plus confiance. Un flic en sursis. Un ripou. Le jour de l'accident, il était là. En planque. Bientôt, il sera question d'Afghanistan, d'Afrique, et de massacres. Un monstre s'est réveillé.
... ET C'EST COMMENT ?
Jusque-là, après une tentative infructueuse, j'évitais avec soin les romans de Sire Cédric, devenu Cédric Sire. Trop gothiques, trop fantastiques pour mes goûts. Autant dire, ou plutôt écrire que j'ai ouvert Vindicta avec un peu de circonspection, prêt à tout remballer. Mais bon, l'avis enthousiaste d'une proche, puis d'une libraire énamourée de Cédric Sire, tout cela m'a poussé à persévérer. Et bingo ! Précision, en inversant l'ordre de son nom et prénom, Cédric Sire a voulu aussi marquer une nouvelle étape dans son écriture. Vindicta fait partie de ces thrillers qui vous hantent et que vous avez beaucoup de difficultés à lâcher. Lu l'été dernier, j'ai du le ratiboiser en trois jours maxi. Côté écriture, cela mériterait parfois d'être un peu plus resserré, mais cela reste très agréable à lire. Les chapitres sont courts. Efficaces. Côté personnages, c'est aussi parfois un peu leste. C'est à dire que les personnages sont silhouettés, parfois un peu improbables dans leurs aspérités mais il y a quelque chose. Voilà pour les petites critiques... Mais côté imagination et mécanique, difficile de ne résister à la cavalcade dans laquelle vous entraîne l'auteur. Juste bluffant, ultra maîtrisé, et abominablement noir et sans espoir.
Frédérick Rapilly
Cote d'amour = 85 %
Thriller. Vindicta, Editions Cosmopolis, 577 pages, 21,90 E