Don Winslow / Corruption

 

… C’EST QUOI L’HISTOIRE ?

De nos jours à New York, mais cela pourrait (presque) se passer dans dix ans ou s’être passé dans les années 70 du temps de Serpico & Co, un flic d’origine irlandaise – Denny Malone – s’est imposé comme le roi de la rue. Le roi de New York. Respecté par ses confrères, et ses adversaires, craint aussi. Surtout. Avec son équipe, il dirige « The Force », un vrai gang de flics, soudés par l’amitié, la fidélité, prêts à intervenir n’importe où, à casser des crânes, taper, frapper, prendre une balle pour faire régner l’Ordre. Cela dure depuis des années. Et puis, un jour, une nuit, Denny et ses « frères » tuent celui qu’il ne fallait pas, et font disparaître le magot. Tentation trop forte. Adrénaline. Sentiment d’impunité. Confusion des rôles Si ce n’est pas nous, ce sera eux… C’est le début d’une descente en enfer pour Denny, mais celle-ci sera inattendue, et le flic va se battre pour ne pas sombrer, préserver ceux qu’il aiment jusqu’au bout. Quitte à mentir, et tuer encore plus.

 

… ET C’EST COMMENT ?

Si le thème (des flics corrompus) n’est pas de première fraîcheur, le new yorkais Don Winslow s’est plongé dans cette histoire comme si c’était un miroir tendu à la sienne. C’est moins ample que La Griffe du Chien ou sa suite, Cartel, beaucoup plus cartographié (on sent New York qui suinte à chaque coin de page), mais très senti, ressenti… Don y utilise une langue différente, s’amuse à avancer en crabe, ne cherchant pas tant que l’efficacité qu’à plonger le lecteur dans la confusion qui commence peu à peu à ronger Denny, l’homme le plus solide de Manhattan North. Au fur et à mesure que l’intrigue avance, on assiste à l’effondrement de son monde, et pourtant il réussit à rester debout, touché par mille coups, mais toujours droit. Un roman fleuve qui m’a évoqué dans un registre assez proche deux des plus récents du britannique R.J. Ellory (Les Anges de New York, Un Cœur Sombre), ce qui m’a un peu dérangé dans ma lecture avec cette impression de déjà-vu persistante. Pourtant, aucun plagiat, juste des histoires qui se ressemblent. En résumé, un très bon bouquin, solide, sombre, mais pas le (tout) meilleur de Don Winslow…

 

Frédérick Rapilly

Cote d’amour = 70 %

 

THRILLER. Corruption, Editions Harper Collins Noir, 575 pages, 22,90 E

Don Winslow / Corruption
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S
Bonjour. J'ai bien aimé Corruption, mais, comme vous, certainement un peu moins que La griffe du chien et ses deux suites qui m'ont totalement convaincu par leur ambition, leur documentation et la capacité de l'auteur à rendre ses personnages attachants, même quand il s'agit du Seigneur du ciel... Cela dit, Corruption est quand même d'un très bon roman. Belle soirée à vous !
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