Les Amazoniques / Boris Dokmak
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C'EST QUOI L'HISTOIRE ?
De nos jours, à Kourou en Guyane française... Adélaïde, 40 ans, est en plein jogging quant un vieil Indien surgit des fourrés et s'écroule en vomissant sur elle. Flashback... Quasiment cinquante ans plus tôt, le lieutenant Saint-Mars, dit S.M., dit aussi "La Marquise", est puni par sa hiérarchie et dépêché en Guyane pour y localiser et éventuellement arrêter le professeur Loiseau, un ethnologue vivant parmi les indiens Arumgaranis, réputés pour leur férocité. Le scientifique, invisible depuis des années, est accusé d'avoir assassiné dans la jungle amazonienne un autre scientifique, un Américain nommé McHenry. Des rumeurs que Saint-Mars, consciencieux, est chargé de vérifier. Sa première escale avant de remonter le Rio qui baigne la région est la ville de Santa Margarita. Une beauté rousse l'y attend... Mystérieuse. Mais là-bas, tout est étrange.
... ET C'EST COMMENT ?
Comment décrire ? ... Spécial. D'un côté, l'écriture est magnifique, prenante, hyper imagée. De l'autre, l'intrigue s'étiole, traînasse, rampe, paresseuse, comme un énorme anaconda gavé de nourriture. J'ai eu beaucoup de mal à suivre les personnages, notamment Saint-Mars dont les changements incessants de pseudo au fil des pages (S.M, La Marquise...) ne facilitent pas la lecture. Et le rythme est si indolent que l'on a l'impression de faire du surplace, d'ailleurs l'expédition menée par le héros/anti-héros ne décolle de Santa Margarita qu'après les deux tiers du roman. Le côté envoutant du récit, qui renvoie à Apocalypse Now (ou à son modèle en écriture, Au coeur des Ténèbres de Joseph Conrad), est assez réussi dans son genre mais finit par engluer, obstruer le côté thriller (et le thriller, c'est avant tout une musique, du rythme). Si bien que le lecteur (en l'occurrence... Me, myself and I !) a fini aussi par se lasser. J'ai pourtant été jusqu'au bout après avoir posé, pris, reposé puis repris le livre de nombreuses fois. J'ai refermé ce roman assez déçu par rapport à la promesse du départ, n'ayant pas compris grand chose à la fin (surtout en tentant de la reconnecter à la scène d'ouverture) mais avec cette drôle de sensation que je n'en avais pas forcément fini avec l'auteur, Boris Dokmak (La femme qui valait trois milliards, paru en 2013). A suivre.
Frédérick Rapilly
Cote d'amour = 45 %
THRILLER. Ring Editions, collection Ring Noir, 432 pages, 19,95 E