(Quai du Polar 2017) Claire Favan « Je suis une inconditionnelle de La Trilogie du Mal de Maxime Chattam..."

Claire Favan (France) est l'une des invitées à Quai du Polar 2017 parmi plus de 100 auteurs conviés.

INTERVIEW (1). En ce moment, elle fait le "buzz" selon l'expression consacrée, distinguée plusieurs fois par Gérard Collard dans Le Magazine de la Santé sur France 5. Le chroniqueur et libraire à la célèbre houppette dit de Tueur intime, son étonnant premier polar paru en 2011 : « Attention, ce roman n’est pas à mettre entre toutes les mains. » Analyste financière dans la "vraie" vie, maman d’un petit garçon, Claire Favan écrit chez elle le soir quand son fils est couché. Son sujet de prédilection : les tueurs en série. Ceux-ci sont au coeur de ses deux premiers romans. ils seront encore très présents dans son troisième ouvrage, Apnée Noire, à paraître début 2014.

Quel est le premier livre qui ait compté pour vous ?

Le tout premier ? Vous allez rire… Je ne me souviens même pas du titre, seulement que c’est ma mère qui m’avait donné envie de le lire. Je devais avoir 14 ou 15 ans. C’était un roman américain, l’histoire d’un assassin armé d’une chaîne de vélo qui, à date fixe, se mettait à massacrer ses victimes. Déjà un tueur en série ! C’est là que s’est opéré le virage dans mes choix de lectrice. Ensuite j’ai découvert Le silence des agneaux de Thomas Harris qui m'a aussi beaucoup marqué mais je devais déjà avoir 16 ou 17 ans.

Est-ce que très vite, vous vous êtes dit que vous vouliez écrire ?

Assez rapidement, oui. J’ai commencé à me faire la main selon l’expression consacrée avec une quinzaine de romans écrit entre 19 et 35 ans, l’âge où j’ai enfin publié Le tueur intime.

A chaque fois, il s’agissait de polars ou de thrillers ?

Pas du tout. Comme je vous le précisais, je me faisais la main. En fait, je ne cherchais pas à être publié. Il s'agissait d'une soupape, d'une bulle pour s’échapper. Un moyen de s’évader… Non, en fait, je vous mens. J’ai bien essayé d’être publiée une fois, juste avant Le tueur intime. J’avais écrit une sorte de polar un peu hybride, et je l’ai envoyé par courrier à trois maisons d’édition. Mais j’étais déjà bien avancée sur Le tueur intime, et je sentais que c’était autre chose, plus fort. Une amie m’a parlé du site des Nouveaux Auteurs sur lequel on pouvait déposer son manuscrit. Je l’ai fait. J’ai reçu un mail pour me signaler que je faisais partie des six finalistes, puis un coup de fil pour m’annoncer que j’avais gagné le concours. Voilà comment mon premier roman a été publié.

Plus jeune, vous faisiez-vous déjà remarquer en cours de français ?

Pas vraiment. J’étais plutôt du genre « bonne petite élève appliquée », très scolaire. On ne me remarquait pas beaucoup en classe. J’étais une discrète. Mais en dehors du collège ou du lycée, je faisais partie des meneuses.

Vous racontiez déjà des histoires aux autres ?

Franchement, je n’ai pas souvenir de cela. J’habitais en appartement en banlieue parisienne. Avec mes copines d’école, nous ne vivions pas dans le même quartier. C’était déjà tout une histoire de se retrouver. C’est de cela dont je me souviens surtout : les déplacements.

Vous évoquiez Le silence des agneaux plus tôt. Est-ce que c’est le livre ou le film qui a été déterminant dans votre envie d'écriture, de "passer à l'acte" ?

Le livre ! C’est encore ma mère qui me l’a conseillé. A l’époque, je me suis vraiment plongé dans toute la littérature concernant les tueurs en série. Je lisais beaucoup d’Américains forcément, les Français n’étaient pas encore au niveau comme le serait Maxime Chattam dans les années 2000 avec sa trilogie du mal (L’âme du mal, In tenebris, Maléfices). Par contre, j'avoue que les noms des auteurs m'échappent…

James Ellroy ?

Un peu… Mais de lui, je n'ai lu qu'Un tueur sur la route.

Comment expliquez-vous cette attirance pour les tueurs en série ?

Ce qui m’intéresse, c’est de comprendre ce qui se passe dans leur tête, le côté psychologique. Je ne me repais pas de leurs crimes, je ne suis pas du genre à m'enthousiasmer pour les derniers «exploits» de tel ou tel aux informations à la télé. Je veux juste savoir ce qui est en jeu dans leur cerveau. Oui, cela me fascine.

Quand vous n’écrivez pas, vous êtes analyste financière. Avant de faire ce métier, aviez-vous songé un jour à étudier les comportements criminels ?

J’aurai adoré être psychiatre mais je n’étais pas assez "balèze" en mathématiques. J’ai donc opté pour un bac B en économie, puis quelques années de fac avant de travailler dans l’analyse crédit. Je m’occupe de conseiller des petits commerçants pour savoir par exemple si le bar de quartier qu’ils comptent reprendre est viable économiquement. Je ne suis pas à Wall Street.

Est-ce que, lorsque vous écrivez, vous avez besoin de rituel(s) pour vous rassurer ?

Le seul que j’ai, c’est de coucher mon fils avant de me mettre à écrire. Sinon, je peux écrire en silence ou en musique. Peu m’importe.

Avez-vous un endroit spécial ?

Oui, je travaille dans une pièce où je suis entouré par « mes » livres, ceux que j’ai lus, que j'ai aimé.

Quand écrivez-vous ? Quels sont vos horaires ?

Deux à trois fois par semaine, j’essaie d’écrire de 20h30 à minuit et demi. Le week-end aussi quand j’ai quelques loisirs. Le reste du temps, je le consacre à ma famille, un peu à mon mari quand même (rires).

Comment travaillez-vous ? Avez-vous un cahier spécial pour prendre des notes ?

Pas vraiment. Si j’ai une idée géniale, une illumination, je vais la noter sur une simple feuille blanche mais je suis plutôt du genre à ruminer mes histoires dans ma tête.

Le tueur intime et Le tueur de l’ombre se passent aux Etats-Unis. Vous y êtes-vous déjà rendue ?

Jamais. Pour Le tueur intime, j’ai fait un minimum de recherches. J’ai choisi les villes où se déroulait l’action, et c’est à peu près tout. Le reste est venu de mon imagination, des séries et des films que j’ai vus. Pour Le tueur de l’ombre, j’ai vérifié s’il y avait des aéroports là où je les situais, si les horaires et les temps de déplacement étaient plausibles. Et pour mon troisième roman dont l’action se déroule dans une seule et unique ville, je me suis beaucoup servie de Google Maps pour les lieux, les rues.

Quelle en est l'intrigue ?

C’est encore une histoire de tueur en série, avec cette fois trois personnages qui s'affrontent. Un enquêteur déjà âgé et revenu de tout après avoir vécu un drame personnel, une enquêtrice consciencieuses et carriériste, et un tueur en liberté qui assassine en signant ses meurtres comme ceux d’un homme que la femme a déjà fait emprisonner (résumé sur le site de Claire : "Sur la côte Est des Etats-Unis, des femmes sont retrouvées noyées, assassinées à l’aide d’une cordelette bleue. Les crimes se situant dans plusieurs états différents, une jeune femme, agent spécial du FBI, est chargée de coordonner les enquêtes. Elle découvre vite qu’elle a très probablement des liens avec ce tueur). Ce polar sortira le 15 janvier 2014 sous le titre d’Apnée noire *.

Si vous aviez le choix, quel serait le livre que vous auriez aimé avoir écrit ?

Les avoir écrit, peut-être pas… Mais j'avoue, je suis une inconditionnelle de Maxime Chattam et de sa trilogie du mal. Je n’en vois pas d’autre sur le moment. Il faudrait que je me plonge dans ma bibliothèque...

Comment naissent vos personnages ? Les inventez-vous de toute pièce ou vous inspirez-vous de votre entourage, de la télévision ou du cinéma ?

J’ai une idée assez précise de ce à quoi je veux qu’ils ressemblent mais j’ai plutôt tendance à leur inventer d'abord un physique, une personnalité plutôt que de les faire coller avec des acteurs vus au cinéma. Après, j'ai des visages qui me viennent en tête. Pour Le tueur intime et sa suite Le tueur de l’ombre, j’ai pris Hayden Christensen (Virgin Suicides, Star Wars…) comme modèle. Pour mon enquêteur, RJ, j’avais pensé à Jim Caviezel (La ligne rouge, Person of interest…) avec son visage mutique, et pour Samantha, l’épouse de Will, j’avais plusieurs idées en tête : Michelle Monaghan, Kate Beckinsale… Une petite brune mignonne comme on voit plein à Hollywood (sourire).

Si vous n’aviez pas écrit de romans policiers, quel(s) autre(s) genre(s) littéraire(s) aurait-pu vous intéresser ?

La Fantasy médievale ! C’est mon deuxième genre de littérature préféré. J’adore par exemple Guy Gavriel Kay (La tapisserie de Fionavar, Le feu vagabond, La mosaïque de Sarence…). Je lis aussi Henri Loevenbruck, Carole Berg (L’esclave, L’insoumis…).

Que lisez-vous en ce moment ?

J’ai le disque dur en mode pause. Je viens tout juste de finir Meurtres pour rédemption de Karine Giebel.

Propos recueillis par Frédérick Rapilly

* Aux Editions du Toucan

Claire Favan

Claire Favan

(Quai du Polar 2017) Claire Favan « Je suis une inconditionnelle de La Trilogie du Mal de Maxime Chattam..."
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E-NOR-MIS-SIME!!!!!<br /> Les romans de Claire Favan sont passé entre toutes les mains de ma famille et de la plupart de mes amis.
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V
Merci pour cette belle interview de Claire; c'est une auteure que j'adore!! J'ai eu la chance de la rencontrer et cette rencontre fut pour moi un réel bonheur!!
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